jeudi, 16 avril 2015
Une d'eux ?
De rien, Mab, ça me fait aussi bizarre qu'à toi.
Hier nous avons fait connaissance avec Imaginer.
C’est une jeune femme charmante.
Je sais, lectrices chéries, je dis toujours ça mais c’est vrai.
Bon, elle est rousse mais c’est pas en vrai. Pour la peau, en revanche, elle pourrait.
Eh oui, Imaginer, tu ne croyais tout de même pas que ce genre de détail pouvait m’échapper.
J’allais écrire « nous avons » alors qu’en vrai « elles ont » abordé des tas de sujets.
Heure-Bleue m’a rabroué quand j’ai voulu mettre mon grain de sel dans la conversation.
J’ai appris plein de choses.
Contre une somme qui pourra être modique si vous êtes assez nombreuses, lectrices chéries, je vous répèterai tous les secrets que j’ai entendus.
Tout cela pour vous dire qu’on a commencé le déjeuner par le café.
Vous souvenez vous, lectrices chéries, qu’un rendez-vous avec Heure-Bleue est toujours une entreprise hasardeuse ?
Nous avons donc eu la malchance d’être suffisamment en retard pour n’avoir pas le temps de déjeuner mais assez peu pour être à l’heure à notre rendez-vous.
Imaginer est arrivée à l’heure, elle.
Elle avait déjeuné, elle…
Les cafés ont duré suffisamment longtemps pour qu’elle entame son après-midi de travail à l’heure où l’employé de mairie rentre chez lui.
Je le sais, quand nous l’avons quittée, à deux pas du croisement de la rue et du boulevard, l’horloge du lycée Jules Ferry indiquait seize heures.
Notre conversation s’est close sur une promesse de dîner préparé par « Chéri ».
Après, on ne sait pourquoi, une brève discussion sur l’allaitement au cours de laquelle Heure-Bleue a expliqué que quand l’Ours est arrivé dans ses bras menus, il était mal vu, pour cause de forte croissance, d’allaiter son enfant. On avançait les prétextes les plus crétins dont « vous n’avez pas des seins prévus pour » !
Alors que je savais bien, moi, que si.
J’ai osé lâcher « C’est débile, contrairement à une idée répandue, tout le monde sait que c’est fait aussi pour les bébés, pas que pour les papas… »
Imaginer a dit « mais tu ne penses qu’à ça ! »
Je n’ai pas dit « non, je pense aussi à manger… » Heure-Bleue s’en chargerait.
Je ne sais pas ce qu’Heure-Bleue à dit mais elle a réussi à se faire rougir.
J’ai trouvé ça mignon parce que je n’y arrive plus depuis belle lurette…
Nous sommes partis déjeuner à l’heure du goûter.
Nous avons tenté le döner dont nous avait parlé Imaginer. C’était sympa et bon.
Le quartier est resté « le quartier des travs ».
Deux sont d’ailleurs entrés manger quelque chose.
L’une d’eux aurait pu faire illusion si elle n’avait chaussé plus près du 45 que du 37 et n’avait été affublée d’une voix qui rappelait plus celle d’André Pousse s’il avait parlé portugais que celle de Brigitte Fossey dans « Le grand Meaulnes »…
Nous sommes passés à la Librairie de Paris, place de Clichy avant de descendre la rue des Dames devenue depuis bien longtemps la « rue des Messieurs-Dames ».
La boutique de vêtements et chaussures « taille grenadier » est toujours là et semble florissante. Le chaland est resté. Nous en avons même vu un exemplaire « spécial Bois de Boulogne », un de ceux-celles qu’Heure-Bleue appelle « 2 en 1 » et que j’appelle quant à moi « N & C » pour « Nibards et C… ». Il m’arrive d’être grossier
Ce fut une journée vraiment délicieuse même si moins de quatre heures entre le déjeuner et le dîner c’est un peu court.
Surtout un dîner qui finit sur un pot d’un demi litre de glace caramel au beurre salé.
09:45 | Commentaires (16)
mercredi, 15 avril 2015
On nous mène à la baguette…
Aujourd’hui, c’est compta, lectrices chéries.
Mon pouvoir d’achat a augmenté !
Un type s’est invité sur mon écran avant-hier soir.
Il m’a expliqué doctement que le Français de base était une andouille qui pensait que les prix avaient augmenté alors que c’est même pas vrai.
D’abord l’INSEE dit que non, alors hein, z’avez rien compris Français débiles.
D’ailleurs, je vais le prouver annonce le type sur mon écran.
« Français ! Vous avez payé un milliard d’€uros de moins que l’an dernier pour vivre ! » a-t-il fièrement claironné.
Le fait qu’on ait sorti cinq milliards d’€uros d'impôts de plus ne l’a pas frappé.
Ou il fait semblant, ou il évite d’en causer exprès...
Il s’est ensuite brièvement acquitté d’une tâche autrement délicate : Faire avaler que si le litre de lait à augmenté de 20% dans l’année, c’est annulé parce que les téléviseurs à écran plat ont baissé de 20% et que c’est plus cher.
Je n’ai pas autrement prêté attention à son histoire, me contentant de penser que ce mec là n’avait sûrement pas fait les courses depuis que sa mère l’avait envoyé chercher le pain en rentrant du collège.
Hier, en sortant du cabinet du dentiste, nous sommes allés chercher Merveille à l’école puis, avec Manou et la petite, nous sommes partis boire un café chez l’Iranien.
Nous y avons papoté un moment, admiré Merveille et P’Tite Sœur.
Nous avons siroté les unes et l’autre, car j’ai la chance d’être seul avec une tapée de nanas et que c’est le pied même si j’ai toujours tort, elles leurs cafés, leur limonade et moi mon diabolo fraise d’été puis nous avons repris notre chemin vers notre lieu de perdition habituel, le Monop’
Pendant qu’Heure-Bleue et Manou faisaient le tour, faisant de gros efforts pour vider les gondoles j’ai fait la queue à la boulangerie.
C’est là, en voyant les « baguettes tradition » que ma cervelle s’est réveillée.
A croire qu’il y a toujours un morceau de matière grise qui traite les infos dans son coin alors qu’on pense à autre chose.
Presqu’aussi bon en calcul mental qu’en primaire, je me suis surpris à calculer ce que représentait cette hausse de pouvoir d’achat dont l’autre andouille m’avait rebattu les oreilles l’autre soir.
Je mes suis alors rendu compte avec stupeur qu’un milliard d’€uros, partagé entre les soixante-cinq millions de Français de notre pays, ça ne représente jamais qu’une quinzaine d’€uros par an et par Français.
Il y a peu, une autre info piquée au hasard de mes recherches sur le site de l’INSEE s’est glissée dans ma cervelle, il n’y a guère que vingt-huit millions de ménages en France, chacun disposant de trente-six mille €uros par an de revenu moyen.
La queue dans la boulangerie s’est allongée alors que mon PC intracrânien cliquetait.
J’ai enfin eu mon pain.
Mes opérations sont arrivées à leur fin.
J’en étais arrivé, en sortant mes sous, à la conclusion que cette hausse de pouvoir d’achat représentait environ 36 €uros par an et par ménage, soit 0.1%.
Ça ne paraît pas mais on nous a augmenté en moyenne d’une « baguette tradition » par mois et par Français.
Pas de doute, nous avançons d’un bon pas vers la richesse.
Du coup, je comprends mieux l’inquiétude du MEDEF et l’affolement de Pierre Gattaz…
09:39 | Commentaires (8)
mardi, 14 avril 2015
Un homme sans cible.
Je ne sais pourquoi cette vue de ma fenêtre semble si embrumée.
Ce n’est pas mon esprit, la vue est nette quand je regarde dehors, même au travers des vitres que j’ai nettoyées dimanche.
Non, il semblerait que l’appareil photo en soit responsable.
Regardez ! Vous avez vu ça, lectrices chéries ?
Malgré la disparition de quelques arbres pour cause de mycose fatale, il en reste suffisamment pour qu’avril prenne ses couleurs impressionnistes et me préserve des immeubles de l’autre côté de la voie de chemin de fer.
Une vue comme ça et un temps si beau, on dirait « Avril à Paris », me pousseraient à aller traîner de grand matin dans les rues et les jardins de la capitale.
Dix minutes de train et je serais déjà à Saint Lazare.
Je remonterais la rue Saint Lazare.
Je passerais devant l’église de la Trinité.
Je me ferais incendier par les automobilistes parce que je traverserais la place sans faire attention, le nez en l’air et rêvassant, jusqu’à reprendre la rue Saint Lazare.
Quand elle croiserait la rue Saint Georges, je remonterais celle-ci jusqu’à la place Saint Georges.
Savez vous bien, lectrices chéries, comme est belle la place Saint Georges ?
Je la connais depuis presque toujours. Disons depuis que je suis gamin.
Évidemment, vous vous en doutez, j’y ai plein de souvenirs de promenades.
Mais savez vous ce qu’ont d’extraordinaire cette place et toutes les rues qu’on emprunte que ce soit pour monter vers le boulevard de Clichy ou descendre vers la rue Saint Lazare ?
Eh bien c’est la lumière, lectrices chéries, la lumière !
Dans les matinées de printemps, c’est un émerveillement qui vous fait comprendre pourquoi les peintres montmartrois ont choisi ce coin pour exercer leur talent parfois coupable…
Tout y devient beau.
Bien que les rues Fontaine, Notre Dame de Lorette, Pigalle et Henry Monnier soient plutôt « mal fréquentées » selon les parents des élèves des lycées Jules Ferry, Lamartine ou Jacques Decour, le matin, tous les bars dits « à hôtesses montantes » sont fermés et la circulation y est raisonnablement réduite car la plupart des commerces sont fermés.
Il y a quelques années, j’ai dû faire mon métier d’ingénieur quelques mois dans une boîte de la rue Henry Monnier et j’aimais m’y rendre le matin.
J’appréciais particulièrement descendre à la station Saint Georges et arriver sur cette petite place ronde. Elle a un petit côté « luxueux » avec sa fontaine surmontée du buste du dessinateur Gavarni et le tour de la place, dont les grilles protègent l’accès à de superbes hôtels particuliers.
Il n’y a guère que l’immeuble qui abrite la brasserie qui soit constitué d’ateliers d’artiste inchauffables mais entièrement faits pour profiter de la lumière dont je vous ai parlé.
Voilà.
Demain on va à Paris prendre un café avec une blogueuse qu’on ne connaît pas.
08:59 | Commentaires (9)
dimanche, 12 avril 2015
Un moi de mari…
J’apprends ce matin, en ouvrant mon navigateur, que « Les Français ont de plus en plus de relations amoureuses sérieuses. »
Évidemment survient chez moi la première question : « En même temps ? »
Puis, réfléchissant un peu. Un tout petit peu car c’est dimanche, je me demande si la multiplication des « relations amoureuses » peut faire de ces dernières des « relations amoureuses sérieuses », sauf à considérer que voleter d’un cœur à l’autre est sérieux.
Je pressens qu’à défaut de faire des relations sérieuses, ça peut au moins faire des scènes de ménage plus que sérieuses.
La camarade de jeux la moins jalouse espère tout de même un minimum d’exclusivité.
Un regard noir d’Heure-Bleue m’oblige à opter à l’instant pour « exclusivité totale ».
Si je suis bien l’absence de raisonnement qui a permis de pondre le titre de cet articulet, il ne s’agit pas de ça du tout.
Nous pouvons toutes et tous soupirer de soulagement.
Nous ne sommes pas devenus d’un seul coup ( !) des cœurs d’artichaut doublés de papillons.
Il ressort de l’article que, contrairement aux années cinquante où le mariage était précoce, la vie aujourd’hui conduit à vivre en couple sensiblement plus tard qu’en 1950.
Malgré l’invariance de l’âge moyen où on « l’a fait » la première fois, il semble évident alors et fort heureux, que les risques –idiot que je suis j’allais écrire « les chances »- de croiser un puceau ou une pucelle à l’heure du mariage se font rares.
Cela dit, l’observation des couples et surtout leur brièveté induit une autre inquiétude.
Pour ce que j’ai remarqué, si on attend trop pour se maquer, on le fait à un âge où l’idée de faire des concessions pour vivre ensemble se transforme en « je n’ai plus l’âge de me laisser emmerder »…
Pensez à ce T-shirt tombé à côté du panier qui suscitait chez vous, lectrices chéries, un sourire attendri la première semaine quand vous aviez vingt ans, et qui suscite aujourd’hui un soupir agacé car les choses et surtout les hommes ne changent pas.
Dites vous qu’à trente ans passés, le même T-shirt et la même première semaine vont susciter illico non pas un sourire attendri ni même un soupir agacé.
Non ! Il va entraîner un truc du genre « Eh ! Tu ne vis pas avec une femme de ménage gratos ! Alors tu ramasses ou tu te casses ! Capisci ? »
Au bout de trois ramassages, ça sent le sac déposé sur le palier si tout se passe relativement bien.
Sinon, c’est le sac jeté par la fenêtre, suivi par le pointillé des affaires qui auraient dû partir dans la sac…
Et il faut vite partir à la recherche du prochain grand amour, éternel comme il se doit, car le temps passe et les bonnes années pour ça sont nettement plus courtes et moins nombreuses que celles où il est trop tard.
Bref, il faut éviter d’attendre le bon moment.
Ne rêvez pas, jeunes gens, le bon moment n’arrive jamais.
On passe juste devant et si on n’a pas l’œil, hein…
13:15 | Commentaires (15)
samedi, 11 avril 2015
Appelez moi Polo, je livre des Merveilles
On a sorti Merveille !
On a commencé par une erreur monstrueuse.
Vous savez, lectrices chéries que je résiste à tout.
Sauf un mauvais jeu de mot et la tentation.
L’erreur a été d’emmener Merveille déjeuner dans la crêperie qui lui avait plu l’hiver dernier.
Notre optimisme nous poussant à ne garder que les bons souvenirs, nous n’avions conservé que ceux de Merveille ravie, d’une crêpe salée excellente et d’une crêpe sucrée délicieuse.
Nous avions rapidement évacué le souvenir de ces milliers de grammes difficilement reperdus en une semaine…
Nous sommes donc retournés dans le jardin des délices et avons réédité la chose.
Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, je me contenterai de vous dire que je déteste mes deux commensales.
Alors que j’avais eu quelque peine à terminer ma crêpe salée, Heure-Bleue, après un soupir d’aise a dit :
- Oouufff… Je n’ai plus faim mais je vais quand même prendre une crêpe au caramel au beurre salé.
- C’est pas bon pour ce qu’on a et en plus je cale.
- Tu goûteras la moitié de ma crêpe, Minou ?
Elle m’a jeté ça en le faisant passer avec le vieux truc du regard mi-suppliant-mi-papillotant.
Bon, j’ai marché.
Merveille avait dépiauté sa crêpe au reblochon. Raisonnable elle n’en avait mangé que le tiers pour laisser de la place à la crêpe au caramel qu’elle a choisie ensuite.
Toujours raisonnable, elle m’a dit, après en avoir mangé le quart :
- Tiens papy, je n’en veux plus.
Elle a ajouté, en copiant le regard grand ‘maternel :
- Tu veux bien, papy ?
Papy s’est sacrifié et est sorti de table, lourd comme une vanne de Marine Le Pen.
Nous sommes arrivés pile pour le début du dessin animé « Shaun le mouton ».
Merveille et moi avons bien ri, ce qui en dit long sur l’âge réel de la maturité…
Nous sommes allés ensuite nous asseoir à une terrasse ou Heure-Bleue à pris son sempiternel « déca », Merveille sa limonade et moi un diabolo-fraise.
Ah ! Il y avait aussi Liwymi et ses yeux bleus -si si, Liwymi, je t’assure que tu as de très beaux yeux- . Elle a bu un thé puis Manou est arrivée avec P’Tite Sœur.
Ce fut très chouette.
Nous avons eu beau rejoindre nos pénates à pied, ce fut insuffisant pour m’alléger.
Je n’ai fini de digérer que ce matin…
09:56 | Commentaires (9)