lundi, 29 janvier 2018
Le quantique des quantiques...
De rien, Mab, de rien...
Tu vas chez une fille.
Elle t’a fait les yeux doux, histoire que tu comprennes bien que tu l’intéresses.
Au départ, t’as juste remarqué qu’elle est mignonne.
Évidemment, au départ, tout ce que tu vois, c’est ça.
On nous la baille belle avec ces histoires d’âme, de beauté intérieure, tout ça.
Que penser à d’autres choses, ce serait la pourriture de l’âme, des bêtises, quoi…
N’empêche que ce que tu remarques d’abord chez une fille, c’est pas son QI, non, ce serait plutôt…
Bref, ses yeux, sa peau, plein d’autres choses aussi.
Donc, elle par exemple, elle m’avait frappé par une bouche qui attirait le baiser.
On a donc discuté un moment.
Un long moment.
Un autre moment elle m’a parlé de mes yeux en me fixant des siens qui étaient très parlants.
Les moments s’enchaînant à la perfection et le temps passant, je lui ai proposé d’aller dîner.
Elle a bien voulu.
J’ai appris qu’elle avait des partiels de physique demain.
La physique, c’est pas mon truc mais je suis bien élevé alors je l’ai écoutée religieusement.
J’ai même appris des choses sur le roulage uniformément varié d’une sphère sur une surface non plane.
Bon, pour être tout à fait honnête, pendant qu’elle me parlait de ses études de physique, j’étudiais le sien avec attention.
Comme un vrai dilettante, au bon sens du terme.
J’allais bientôt me faire des ecchymoses au cerveau.
Je regardais ses lèvres qui bougeaient avec grâce et disaient des choses auxquelles je ne comprenais rien.
Je l’ai regardée grignoter son carpaccio à petits coups de dent délicats.
J’ai même commencé à avoir chaud…
Elle m’a dit « Tu veux un café ? »
Je connais le restaurant alors j’ai dit « Oui mais pas ici. Je n’aime que le « ristretto » et ici il est immonde ».
Il n’y avait rien d’équivoque dans son attitude quand elle m’a dit :
- J’ai une machine à la maison, tu veux un vrai « ristretto » ?
- Demande à un aveugle s’il veut voir clair !
Nous sommes partis chez elle.
Arrivés, elle a tiré la tenture devant la fenêtre pour nous isoler des voisins
Elle a fait des cafés.
Après deux cafés, on s’est regardé et on s’est dit qu’on prendrait bien un autre dessert.
Alors on a changé de pièce et on s’est fait plein de desserts.
Puis elle s’est relevée en disant « faut quand même que je révise, c’est demain matin… »
Je me suis endormi en pensant aux chouettes problèmes de physique que nous avions résolus.
Puis, au petit matin la fraîcheur du lit m’a réveillé.
Je me suis levé plutôt que pourchasser vainement le sommeil.
Inquiet, je me suis précipité dans le séjour pour la trouver endormie, effondrée sur son bureau.
Elle est folle !
Cette fille est folle !
Je l’ai réveillée.
- C’est l’heure !
- Oh non !
- Si ma belle ! Debout !
Quelle idée aussi de vérifier ce que dit Colette Renard dans « Les nuits d’une demoiselle » juste avant des exams…
La prochaine fois elle s’abstiendra…
07:27 | Commentaires (16)
dimanche, 28 janvier 2018
Laissons les vols éclos…
De rien Mab…
Ce matin je vérifiais quelque chose.
J’ai ouvert mon navigateur.
J’ai cliqué sur « Banque » et en attendant que de constater le désastre habituel j’ai eu le temps de voir que Johnny n’avait peut-être pas voulu être enterré à Saint Barthélemy.
A mon avis, il n’avait pas envie d’être enterré du tout mais bon…
Puis se sont enfin affichées les données que la banque consent avec répugnance à me confier.
Ô surprise !
Nous sommes le 28 janvier et le chèque du loyer mis à la boîte au début du mois n’est toujours pas débité.
Comme je n’ai pas envie d’avoir des histoires avec ma bailleuse qui vit deux étages au dessus de chez moi, j’ai ouvert le lien qui me permet de savoir ce que le syndic fait des quelques sous que je lui confie chaque mois.
Je suis satisfait.
Le loyer est considéré comme réglé depuis au moins deux semaines.
Alors j’ai sur le champ « scénarisé à mort » comme dit mon fils.
Doté d’un optimisme débordant, je conte à la lumière de mes jours mon rêve éveillé.
Ma bailleuse me croise donc à la sortie de l’ascenseur.
Je lui dis alors « Bonjour Madame ! Savez-vous que mon chèque de loyer n’est toujours pas débité alors que la fin du mois est proche ? »
Elle me sourit gentiment et me répond « Oh ! On ne vous a pas dit ? Deux fois par an, un locataire est tiré au sort et son loyer n’est pas débité, c’est le cadeau de la maison. »
Je fais part de mes cogitations à Heure-Bleue et lui conte tout ce qu’on allait faire avec ces sous arrivés impromptus.
Hélas, elle a douché mon enthousiasme.
Enthousiasme béat, je dois l’avouer.
« Non Minou, ça c’est dans les rêves !Si les banques voulaient marcher, les bailleurs te débiteraient ton chèque deux fois par mois… »
Pfff… La lumière de mes jours est affreusement pragmatique…
Alors j’ai clos les liens et suis retourné vous lire, lectrices chéries…
11:10 | Commentaires (7)
samedi, 27 janvier 2018
J’en ai vu marcher au « pas de lois »…
De rien, Mab, de rien…
Hier on est allé vérifier que la Seine ne débordait pas.
Nous avons de la chance car le bus de la petite place nous amène directement à la station « Musée du Louvre » alors nous avons traversé le quai du Louvre, devenu quai François Mitterrand, et avons admiré la Seine.
Elle est sensiblement moins haute qu’en 2016.
Nous avons voulu boire un café.
J’avais 1,23 € dans la poche.
La lumière de mes jours a sorti son petit porte-monnaie.
Il aurait pu être encore plus petit, ça suffisait pour les 0,31 € qu’il y avait dedans…
Nous avons donc cherché une banque.
Hélas, le quartier est trop cher, même pour les banques.
Nous avons donc tranquillement traversé le pont du Carrousel et remonté la rue Bonaparte jusqu’à Saint Germain des Prés.
C’est là que nous avons vu une banque pleine de distributeurs de sous.
Peu soucieux de claquer une somme monstrueuse pour deux cafés, nous avons évité « Les deux magots » et le café de Flore.
Hélas, il n’y avait en face que la brasserie Lipp.
Alors nous sommes allés de l’autre côté, dans la rue Bonaparte.
Nous y avons trouvé un « café-tabac ».
Nous avons avancé de treize arrondissements et reculé de deux cents ans !
Un vrai bouge dans le VIème arrondissement, près de Saint-Germain des Prés, ça nous a surpris.
Près des portes de Paris, il y a encore des cafés de voyous mais vous auriez pensé, lectrices chéries qu’il y avait encore dans ce quartier des cafés d’ « Apaches » ?
La seule « Casque d’or » du bistrot était une fausse blonde dont le regard ne semblait pas très sûr que nous n’étions que deux…
Au comptoir, des cartes Visa passaient de main de « tire-laine » à main de « coupeur de bourse ».
Nous avons eu l’attention attirée par un type qui sortait.
Raskolnikov soi-même, mince « crevard » à l’air dans la débine et « l’air franc comme un âne qui recule ».
Maigre comme un chat des rues au mois d’août, la barbe clairsemée, la moustache étique, le poil d’ado quoi….
Puis Heure-Bleue a remarqué un autre type.
Le mec qui fait peur.
Raspoutine en personne était devant le comptoir.
Même les clients avaient l’air de racailles !
On aurait dit qu’un tronçon de la rue de Crimée avait été implanté dans le coin.
Ça nous a surpris mais bon, après tout, il faut bien que tout le monde vive…
Nous avons payé nos cafés et sommes partis.
Heure-Bleue, dont le flair en la matière est infaillible, nous a menés dans le Monop’ de la rue de Rennes faire quelques courses.
Nous avons attrapé le 95 à l’église Saint Germain des Prés et nous sommes rentrés.
Une fois de plus il était tard.
Nous n’avions pas vu passer l’après-midi.
Comme elle dit « C’était bien… »
10:26 | Commentaires (9)
mercredi, 24 janvier 2018
Awake...
- Minou, pourquoi tu me fais ça ?
Le jour passait au travers des rideaux et les enfants entraient au collège en papotant.
J’ai passé la main sur l’épaule et le haut du dos de la lumière de mes jours.
Je le fais tous les matins.
Elle a l’épaule découverte et le matin sa peau fraîche est encore plus douce.
Je me réveille habituellement avant elle.
Je me lève, allume les PC et prépare les petits déjeuners.
La plupart du temps, elle dort encore mais aujourd’hui nous nous sommes réveillés ensemble.
Je ne le savais pas alors, comme chaque matin, j’ai passé doucement ma main sur son épaule.
Bon, vous ne pouvez pas savoir l’effet que ça me fait mais l’important c’est que je le sais
Et sa question m’a surpris.
D’abord parce qu’elle devrait savoir, depuis le temps.
Ensuite parce qu’elle ne la pose jamais car elle dort quand je le fais.
Je sais bien aussi à sa respiration qu’il y a des matins où elle ne dort pas mais fait semblant de rien.
Je pourrais croire qu’elle y est indifférente si elle ne se mettait pas mieux pour découvrir un peu plus son épaule.
Et ce matin, donc elle me dit :
- Minou, pourquoi tu me fais ça ?
- Parce que j’aime, je fais ça tous les matins.
Je me suis levé.
Ai constaté que le voyant de son écran clignote de plus en plus longtemps avant d’afficher la photo de Merveille et P’tite Sœur…
Le temps passant, je me suis dit que j’allais devoir me lancer car je dois aller chercher un couple à la gare de Bercy.
Une occasion de voir la Seine pleine d’eau jusqu’au-delà du bord…
On la voit bien par la fenêtre du 24, du Jardin des Plantes au pont du Carrousel.
Avant d’aller à la salle de bains, je regarde quelques vagues nouvelles sur le flux de mon navigateur.
J’y lis le discours de Nathalie Portman.
Je ne suis pas surpris par ce qu’elle dénonce.
Mais la somme de ce que j’ai lu sur le sujet m’étonne tout de même.
Comme j’ai vraiment très mauvais esprit ça m’a rappelé un graffiti lu sur un mur il y a des années.
Ça disait « La femme offre toujours son cœur au vaincu. »
Je n’avais jamais vraiment cru à l’innocence du propos et je m’étais déjà dit à l’époque que les poètes frappaient fort…
10:09 | Commentaires (5)
mardi, 23 janvier 2018
Ni vieux ni naître...
Lectrices chéries, il faut que je vous dise.
Mon « devoir de Lakevio » était mauvais.
C’est bien ce que j’ai vécu que j’ai raconté.
Bien vécu mais mal conté.
Je ne savais pas comment vous le raconter.
J’ai fait un mauvais devoir.
Ce n’est pas que les précédents étaient bien, non.
C’est simplement que j’ai gâché celui-là.
Pourtant je me voyais bien remonter l’avenue de la Grande Armée.
Ma mère me tenait par la main et nous avons pris le métro à la station Argentine.
Oui, ce jour là, elle portait une veste « pied de poule » à gros motifs noir et blanc.
Je détestais cette veste.
Oui elle était moche, en gros lainage pour faire « genre Chanel ».
Oui, l’autruche du Jardin d’Acclimatation a arraché cette broche avec son bec et l’a avalée, laissant un trou dans le revers de la veste de ma mère.
Oui ça s’est passé comme ça.
Non je n’ai pas trouvé les mots pour vous le dire.
Je n’aime pas avoir la sensation du travail mal fait.
Ce n’est pas que j’aime travailler, non, mais j’aime que quand je travaille, ce soit bien fait.
J’ai ruminé une partie de la journée.
Ça s’est arrangé quand j’ai préparé un repas qu’Heure-Bleue a trouvé bon.
Puis, la lumière de mes jours m’a ébloui.
Une fois de plus.
Les informations finies, la saynète « Parents mode d’emploi » est venue occuper la minute avant la publicité.
Un père regardait, interdit, son fils allongé sur le canapé.
Un détail l’avait frappé.
L’adolescent avait une jambe rasée et une jambe velue.
Le père, demande à son fils de quoi il s’agit.
Le fils déclare « c’est parce que la nuit, quand mes jambes se touchent, j’ai l’impression de toucher la jambe d’une femme ! »
- C’est pas con !
Dit la lumière de mes jours.
- Tu as oublié un détail, ma Mine…
- Ah ?
- Il faudrait que tu te fasses pousser des poils sur une jambe…
- Ah, mince ! Je n’avais pas pensé à ça !
Elle est merveilleuse, Heure-Bleue, non ?
Bon, je dois avouer que la lumière de mes jours a la peau douce depuis toujours.
Celle des deux jambes alors son idée ne pouvait pas marcher.
Pour avoir l’impression de toucher une jambe d’homme la nuit, il a fallu qu’elle vive avec moi.
Et pourtant, les années passant, j’ai moins de poils aux jambes…
07:55 | Commentaires (10)