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dimanche, 28 janvier 2018

Laissons les vols éclos…

De rien Mab
Ce matin je vérifiais quelque chose.
J’ai ouvert mon navigateur.
J’ai cliqué sur « Banque » et en attendant que de constater le désastre habituel j’ai eu le temps de voir que Johnny n’avait peut-être pas voulu être enterré à Saint Barthélemy.
A mon avis, il n’avait pas envie d’être enterré du tout mais bon…
Puis se sont enfin affichées les données que la banque consent avec répugnance à me confier.
Ô surprise !
Nous sommes le 28 janvier et le chèque du loyer mis à la boîte au début du mois n’est toujours pas débité.
Comme je n’ai pas envie d’avoir des histoires avec ma bailleuse qui vit deux étages au dessus de chez moi, j’ai ouvert le lien qui me permet de savoir ce que le syndic fait des quelques sous que je lui confie chaque mois.
Je suis satisfait.
Le loyer est considéré comme réglé depuis au moins deux semaines.
Alors j’ai sur le champ « scénarisé à mort » comme dit mon fils.
Doté d’un optimisme débordant, je conte à la lumière de mes jours mon rêve éveillé.
Ma bailleuse me croise donc à la sortie de l’ascenseur.
Je lui dis alors « Bonjour Madame !  Savez-vous que mon chèque de loyer n’est toujours pas débité alors que la fin du mois est proche ? »
Elle me sourit gentiment et me répond « Oh ! On ne vous a pas dit ? Deux fois par an, un locataire est tiré au sort et son loyer n’est pas débité, c’est le cadeau de la maison. »
Je fais part de mes cogitations à Heure-Bleue et lui conte tout ce qu’on allait faire avec ces sous arrivés impromptus.
Hélas, elle a douché mon enthousiasme.
Enthousiasme béat, je dois l’avouer.
« Non Minou, ça c’est dans les rêves !Si les banques voulaient marcher, les bailleurs te débiteraient ton chèque deux fois par mois… »
Pfff… La lumière de mes jours est affreusement pragmatique…
Alors j’ai clos les liens et suis retourné vous lire, lectrices chéries…

samedi, 27 janvier 2018

J’en ai vu marcher au « pas de lois »…

De rien, Mab, de rien…
Hier on est allé vérifier que la Seine ne débordait pas.

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Nous avons de la chance car le bus de la petite place nous amène directement à la station « Musée du Louvre » alors nous avons traversé le quai du Louvre, devenu quai François Mitterrand, et avons admiré la Seine.
Elle est sensiblement moins haute qu’en 2016.
Nous avons voulu boire un café.
J’avais 1,23 € dans la poche.
La lumière de mes jours a sorti son petit porte-monnaie.
Il aurait pu être encore plus petit, ça suffisait pour les 0,31 € qu’il y avait dedans…
Nous avons donc cherché une banque.
Hélas, le quartier est trop cher, même pour les banques.
Nous avons donc tranquillement traversé le pont du Carrousel et remonté la rue Bonaparte jusqu’à Saint Germain des Prés.
C’est là que nous avons vu une banque pleine de distributeurs de sous.
Peu soucieux de claquer une somme monstrueuse pour deux cafés, nous avons évité « Les deux magots » et le café de Flore.
Hélas, il n’y avait en face que la brasserie Lipp.
Alors nous sommes allés de l’autre côté, dans la rue Bonaparte.
Nous y avons trouvé un « café-tabac ».
Nous avons avancé de treize arrondissements et reculé de deux cents ans !
Un vrai bouge dans le VIème arrondissement, près de Saint-Germain des Prés, ça nous a surpris.
Près des portes de Paris, il y a encore des cafés de voyous mais vous auriez pensé, lectrices chéries qu’il y avait encore dans ce quartier des cafés d’ « Apaches » ?
La seule « Casque d’or » du bistrot était une fausse blonde dont le regard ne semblait pas très sûr que nous n’étions que deux…
Au comptoir, des cartes Visa passaient de main de « tire-laine » à main de « coupeur de bourse ».
Nous avons eu l’attention attirée par un type qui sortait.
Raskolnikov soi-même, mince « crevard » à l’air dans la débine et « l’air franc comme un âne qui recule ».
Maigre comme un chat des rues au mois d’août, la barbe clairsemée, la moustache étique, le poil d’ado quoi….
Puis Heure-Bleue a remarqué un autre type.
Le mec qui fait peur.
Raspoutine en personne était devant le comptoir.
Même les clients avaient l’air de racailles !
On aurait dit qu’un tronçon de la rue de Crimée avait été implanté dans le coin.
Ça nous a surpris mais bon, après tout, il faut bien que tout le monde vive…
Nous avons payé nos cafés et sommes partis.
Heure-Bleue, dont le flair en la matière est infaillible, nous a menés dans le Monop’ de la rue de Rennes faire quelques courses.
Nous avons attrapé le 95 à l’église Saint Germain des Prés et nous sommes rentrés.
Une fois de plus il était tard.
Nous n’avions pas vu passer l’après-midi.
Comme elle dit « C’était bien… »

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mercredi, 24 janvier 2018

Awake...

- Minou, pourquoi tu me fais ça ?
Le jour passait au travers des rideaux et les enfants entraient au collège en papotant.
J’ai passé la main sur l’épaule et le haut du dos de la lumière de mes jours.
Je le fais tous les matins.
Elle a l’épaule découverte et le matin sa peau fraîche est encore plus douce.
Je me réveille habituellement avant elle.
Je me lève, allume les PC et prépare les petits déjeuners.
La plupart du temps, elle dort encore mais aujourd’hui nous nous sommes réveillés ensemble.
Je ne le savais pas alors, comme chaque matin, j’ai passé doucement ma main sur son épaule.
Bon, vous ne pouvez pas savoir l’effet que ça me fait mais l’important c’est que je le sais
Et sa question m’a surpris.
D’abord parce qu’elle devrait savoir, depuis le temps.
Ensuite parce qu’elle ne la pose jamais car elle dort quand je le fais.
Je sais bien aussi à sa respiration qu’il y a des matins où elle ne dort pas mais fait semblant de rien.
Je pourrais croire qu’elle y est indifférente si elle ne se mettait pas mieux pour découvrir un peu plus son épaule.
Et ce matin, donc elle me dit :
- Minou, pourquoi tu me fais ça ?
- Parce que j’aime, je fais ça tous les matins.
Je me suis levé.
Ai constaté que le voyant de son écran clignote de plus en plus longtemps avant d’afficher la photo de Merveille et P’tite Sœur…
Le temps passant, je me suis dit que j’allais devoir me lancer car je dois aller chercher un couple à la gare de Bercy.
Une occasion de voir la Seine pleine d’eau jusqu’au-delà du bord…
On la voit bien par la fenêtre du 24, du Jardin des Plantes au pont du Carrousel.
Avant d’aller à la salle de bains, je regarde quelques vagues nouvelles sur le flux de mon navigateur.
J’y lis le discours de Nathalie Portman.
Je ne suis pas surpris par ce qu’elle dénonce.
Mais la somme de ce que j’ai lu sur le sujet m’étonne tout de même.
Comme j’ai vraiment très mauvais esprit ça m’a rappelé un graffiti lu sur un mur il y a des années.
Ça disait « La femme offre toujours son cœur au vaincu. »
Je n’avais jamais vraiment cru à l’innocence du propos et je m’étais déjà dit à l’époque que les poètes frappaient fort…

mardi, 23 janvier 2018

Ni vieux ni naître...

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Lectrices chéries, il faut que je vous dise.
Mon « devoir de Lakevio » était mauvais.
C’est bien ce que j’ai vécu que j’ai raconté.
Bien vécu mais mal conté.
Je ne savais pas comment vous le raconter.
J’ai fait un mauvais devoir.
Ce n’est pas que les précédents étaient bien, non.
C’est simplement que j’ai gâché celui-là.
Pourtant je me voyais bien remonter l’avenue de la Grande Armée.
Ma mère me tenait par la main et nous avons pris le métro à la station Argentine.
Oui, ce jour là, elle portait une veste « pied de poule » à gros motifs noir et blanc.
Je détestais cette veste.
Oui elle était moche, en gros lainage pour faire « genre Chanel ».
Oui, l’autruche du Jardin d’Acclimatation a arraché cette broche avec son bec et l’a avalée, laissant un trou dans le revers de la veste de ma mère.
Oui ça s’est passé comme ça.
Non je n’ai pas trouvé les mots pour vous le dire.
Je n’aime pas avoir la sensation du travail mal fait.
Ce n’est pas que j’aime travailler, non, mais j’aime que quand je travaille, ce soit bien fait.
J’ai ruminé une partie de la journée.
Ça s’est arrangé quand j’ai préparé un repas qu’Heure-Bleue a trouvé bon.
Puis, la lumière de mes jours m’a ébloui.
Une fois de plus.
Les informations finies, la saynète « Parents mode d’emploi » est venue occuper la minute avant la publicité.
Un père regardait, interdit, son fils allongé sur le canapé.
Un détail l’avait frappé.
L’adolescent avait une jambe rasée et une jambe velue.
Le père, demande à son fils de quoi il s’agit.
Le fils déclare « c’est parce que la nuit, quand mes jambes se touchent, j’ai l’impression de toucher la jambe d’une femme ! »
- C’est pas con !
Dit la lumière de mes jours.
- Tu as oublié un détail, ma Mine…
- Ah ?
- Il faudrait que tu te fasses pousser des poils sur une jambe…
- Ah, mince ! Je n’avais pas pensé à ça !
Elle est merveilleuse, Heure-Bleue, non ?
Bon, je dois avouer que la lumière de mes jours a la peau douce  depuis toujours.
Celle des deux jambes alors son idée ne pouvait pas marcher.
Pour avoir l’impression de toucher une jambe d’homme la nuit, il a fallu qu’elle vive avec moi.
Et pourtant, les années passant, j’ai moins de poils aux jambes…

 

lundi, 22 janvier 2018

Bye bye les beaux baux...

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J’ai froid…
C’est dimanche et maman m’a emmené au Jardin d’Acclimatation.
Il y a du soleil mais le brouillard enveloppe les immeubles d’une gaze épaisse.
On dirait des danseuses de pierre.
Si, si, je vous jure ! Ça me fait cet effet.
On s’arrête un instant et j’espère que maman va m’emmener prendre le métro.
Mais non…
Elle s’arrête un instant et s’accroupit devant moi pour remonter mes chaussettes.
C’est tout et nous repartons.
J’aime bien cette avenue.
C’est celle qui mène à l’Arc de Triomphe d’un côté et au Jardin d’Acclimatation de l’autre.
Les immeubles sont très beaux même s’ils sont un peu noirs.
Ils sont en pierre, la pierre qu’on fait les statues avec.
Ça ne fait pas du tout comme vers chez nous où ils sont noirs aussi mais pas beaux avec leur crépi qui s’écaille…
Maman m’emmenait au Jardin d’Acclimatation.
Elle m’avait dit « Papa et tes sœurs sont partis voir grand’mère, nous on va aller se promener ! »
Elle m’a mis ma culotte de velours marron, celle qui a un petit trou au fond de la poche droite, et m’a dit « On va au Jardin d’Acclimatation. Tu es content ? »
J’ai dit que oui même s’il fait froid parce que j’aime bien me promener.
On voit plein de choses.
Des fois, même, des choses que les autres ne voient pas.
Maman avait mis ses beaux habits et accroché une broche au revers de la veste.
Une chouette broche avec trois cerises et deux feuilles.
Elle était contente quand on est parti.
Elle m’a dit « Mon chéri ! On va être tous les deux, rien que nous ! »
On a beaucoup marché mais c’était bien.
J’ai vu plein de rues et maman m’a dit les noms.
Elle était fière d’habiter Paris.
Paris c’est le nom de la ville où je suis né.
Maintenant elle n’est pas contente.
Le revers de sa veste a un trou.
Elle m’a disputé parce que j’ai ri.
Il nous est, enfin, il lui est arrivé une aventure.
Au Jardin d’Acclimatation il y a une autruche, maman me l’a montrée.
Je me suis approché, un peu trop peut-être alors maman est venue tout près et m’a pris par l’épaule.
C’est juste à ce moment que l’autruche s’est approchée, a passé son long cou au dessus de la clôture et a attrapé les cerises.
Elle a arraché et avalé tout rond la broche de maman.
Maman a eu l’air scandalisé.
C’est là que j’ai ri…
Et qu’elle m’a disputé.
« Ce n’est pas drôle mon garçon ! Pas drôle du tout ! »
D’un coup, je n’étais plus « Mon chéri » mais « Mon garçon ».
Peut-être qu’à cause l’autruche, maman ne m’aimait plus.
Maman me tient par la main le long de l’avenue, j’ai l’espoir qu’on va prendre le métro pour revenir mais je n’en suis pas sûr.
On l’a pris quand même parce qu’il faisait froid.
C’est bien aussi le métro.
Il fait chaud et puis il y a le wagon du milieu.
Le métro est tout vert, sauf le wagon du milieu qui est rouge.
Mais maman m’a dit qu’on ne peut pas monter dedans après huit heures du matin.
J’aimerais bien aussi m’asseoir sur le siège pliant à côté de la porte mais il y a cette petite plaque émaillée où il est écrit « Ne pas utiliser les strapontins aux heures d’affluence ».
Il n’y avait personne mais maman n’a pas voulu quand même...